mercredi 21 février 2007

Rien ne se cree, tout se partage !

Tel est le credo du PS relaye et decline par la candidate Segolene Royal. Elle illustre une totale incomprehension des phenomenes economiques de base.
Elle consiste a voir l’économie comme un jeu a somme nul, dans laquelle il s’agit de repartir le travail, les revenus et les prélèvements sans jamais prendre en considération la création ou l’augmentation de ce qu’on vise a partager.
Quelques exemples pour bien comprendre.
Ségolène Royal répond sur TF1 au panel de Français sur la préretraite : elle refuse l’idée de la supprimer sous prétexte qu’il n’y a déjà pas suffisamment de travail pour les jeunes. Dans son esprit, il est donc inconcevable de donner du travail aux uns sans le reprendre aux autres. En cela, elle rejoint la logique de Jean-Marie Le Pen qui reste persuade que les "étrangers piquent le travail aux Français". Bien entendu, elle ne partage sans doute pas son a priori raciste, mais elle considère comme lui que le travail est une quantité fixe qu’il s’agit de repartir en fonction des besoins les plus pressants. Pour le Pen, la priorité ce sont les Français, pour Ségolène, ce sont les Jeunes.
L’un et l’autre s’égarent dans une conception archaïque et idéologisée de l’économie. Un travail, c’est un actif économique qui produit plus qu’il ne reçoit. Autrement dit, un travailleur produit plus d’argent qu’il n’en reçoit en revenu ou il contribue a plus de richesses qu’il n’en consomme ; c’est en cela qu’un travailleur crée de la valeur. Autrement dit, si un homme ou une femme de plus de 55 ans crée de la valeur, en raison de son expérience et de sa compétence, il n’y a aucune raison d’en priver la société, puisque par définition, il contribue à sa richesse.
Pour parler concrètement : un professionnel plus mur sera peut être davantage capable qu’un jeune d’ouvrir un nouveau marche pour une entreprise. Mais ayant développé l’activité, il sentira le besoin de se faire aider par plus jeune que lui. Il aura ainsi crée du travail, car le travail (réel) crée le travail. Il n’y a donc aucune raison d’opposer le vieux au jeune ou l’étranger aux Français, car tous sont interdépendants !
Hélas, Ségolène Royal parle de "créer" des "emplois" et affirme même que "l’emploi crée l’emploi". Entendons nous bien, elle ne parle pas de travail, elle parle d’"emploi". Pour elle, la notion de travail est déconnectée de la notion de création de valeur. Pour elle, un travail consiste juste à recevoir un salaire pour une activité donné, quelque soit son utilité, l’important étant de consommer. Elle n’a donc pas peur de demander à l’Etat d’embaucher puisque dans son esprit, la consommation ainsi générée autofinance cet emploi : l’augmentation de l’achat de biens augmente l’activité des entreprises qui du coup embauchent de vrais travailleurs qui cotisent a l’Etat, enfin l’Etat perçoit la TVA sur tous ces biens achetés. C’est ce qu’elle disait dans ses réponses aux questions du panel, lorsqu’elle parlait de créer 500 000 emplois jeunes, par exemple.
Mais la réalité ne se passe pas comme ça, et un emploi qui ne contribue pas à la création de richesse ne crée aucun cercle vertueux. L’augmentation de la consommation crée peu de travail mais augmente les importations de produits a bas coût et l’employé n’étant pas implique dans la création de richesse, dispose d’un statut précaire puisqu’il ne dépend que du bon vouloir de l’Etat.
Il ne sert a rien de vouloir créer des emplois artificiellement, sauf a répondre a un véritable besoin de service public qui se mesure par rapport a l’efficacité de l’impôt. Quand l’Etat emploie un professeur, elle crée de la valeur avec les impôts, quand elle emploie un médiateur de rue qui a peu d’utilité et développe peu de qualifications, elle détruit de la valeur. Car le professeur correspond a un besoin pour lequel le contribuable est prêt a payer, comme un consommateur lorsqu’il achète un produit ou un employeur lorsqu’il recrute un employé. Pas le médiateur.
Je me suis étendu sur ces quelques exemples, mais tout le reste participe de la même logique : les 35 heures, la fiscalité sur le patrimoine et tout ce dont Ségolène parlait.
Les 35 heures ont voulu partager le travail. Or moins de travail ça a fait moins de travail ! Il n’y a eu aucun effet positif sur l’emploi ou la croissance, au contraire une perte de compétitivité pour les entreprises et de pouvoir d’achat pour les employés.
L’ISF vise à partager les fruits d’un patrimoine acquis. Le revenu imposable de ceux qui sont partis à cause de l’ISF est le double de ce que le patrimoine de ceux qui sont restes rapporte ! C’est un impôt qui a détruit de l’impôt !
Il est donc urgent pour la France de sortir de cette logique destructrice, car il s’agit bel et bien d’un cercle vicieux. Tant pis pour les erreurs passes, mais Ségolène Royal propose comme remède de les augmenter encore. Or la priorité est à la création de richesse, par les entreprises pour créer du véritable travail pour tous. Quand les entreprises ont besoin d’employés et qu’il y a pénurie, les salaires augmentent mécaniquement. C’est comme ça que ça se passe dans tous les pays qui nous environnent. Il est temps que nous les imitions, et que nous laissions le vieux modèle français à sa place. Peut être en Corée du Nord ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

encore la vielle rengaine ultra-liberale; avec vos idees, on travaillerais encore 70 heures par semaine 6 jours sur 7
pour repondre plus sur le fond:
(1) vous n'avez jamais donc entendu parler de productivite (qui permet d'augmenter la valeur ajoutee et donc la creation de richesse; celle de la France se situe parmi tous les meilleurs
(2) les emplois dans les pays liberaux (UK, US) ne sont pas des emplois qui creent enormement de richsse (disribuer des nappes au McDo ou etre dame ou monsieur pipi)
la conclusion c'est que les emplois jeunes (payes par l'etat) ou par un employeur privee (mais qui se permette d'etre sous-productif) ne change pas tant la valeur economique cree par un pays

Anonyme a dit…

encore la vielle rengaine ultra-liberale; avec vos idees, on travaillerais encore 70 heures par semaine 6 jours sur 7
pour repondre plus sur le fond:
(1) vous n'avez jamais donc entendu parler de productivite (qui permet d'augmenter la valeur ajoutee et donc la creation de richesse; celle de la France se situe parmi tous les meilleurs
(2) les emplois dans les pays liberaux (UK, US) ne sont pas des emplois qui creent enormement de richsse (disribuer des nappes au McDo ou etre dame ou monsieur pipi)
la conclusion c'est que les emplois jeunes (payes par l'etat) ou par un employeur privee (mais qui se permette d'etre sous-productif) ne change pas tant la valeur economique cree par un pays

Benjamin S a dit…

Reponse a anonyme:
Un emploi paye par l’Etat ou par une enterprise prive ca change tout!

Primo, les emplois sous productifs aux US sont remuneres au tip.
Deuxiemement, une entreprise fait ce qu’elle veut, elle est redevable par rapport a ses actionnaires, donc in fine si sa rentabilite lui permet de faire de la charite, tant mieux! Mais a priori, ce n’est pas par charite, mais bien par interet prive, l'entreprise si retrouve financierement, il y a donc creation de valeur.
Enfin, quand c’est l’etat qu’il le fait, il le fait avec l’argent des contribuables, et ca je n’en veux pas.


La mesure de la productivite en France c'est du pipo parce que c’est une statistique generale dont la raison est la France utilise plus de machines a cause du cout du travail peu qualifie. Ca n’a rien a voir avec l'efficacite legendaire d’un travailleur francais qui peut travailler moins que ses voisins et produire autant. Autrement dit, c'est la rancon du cout du travail (des charges) et du chomage.